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Pourquoi le sol d’une prairie fleurie ne doit pas être trop riche

Plus un sol est riche, plus il sera bien sûr productif. Mais à partir d’un certain seuil, même si la biomasse augmente, le nombre d’espèces végétales et la diversité vont diminuer, parfois jusqu’à 1 ou 2 espèces qui formeront à elles seules les ¾ de la végétation.

C’est qu’un sol riche en éléments nutritifs favorise les espèces à croissance rapide et capables de créer beaucoup de végétation. Elles le feront au détriment d’espèces à croissance plus lente ou de plus faible développement. Les graminées les plus gourmandes comme le ray-grass anglais, le dactyle, la houlque laineuse, les pâturins et quelques autres, éliminent les graminées peu productives et les fleurs, sauf les plus vigoureuses (pissenlits, rumex, renoncules etc.).

A l’inverse si le sol est très pauvre, la compétition pour les éléments nutritifs sera très grande et seules quelques espèces frugales (mais souvent d’un grand intérêt botanique) pourront survivre. 

Mais lorsque ces éléments seront un peu plus abondants, quelques espèces plus exigeantes feront leur apparition, et leur nombre augmentera rapidement jusqu’à un optimum : 50 voire 60 dans une prairie de fauche de 100 m2.

Les engrais azotés favorisent une croissance végétale rapide au détriment de la diversité. Et si le potassium ne semble pas avoir d’impact, une prairie à floraison abondante et variée s’accommodera aussi très bien d’une pauvreté en phosphore, laquelle défavorise la fixation d’azote et régule donc la croissance… et la diversité!

Michel Dereau
Beheerder

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