Pourquoi semer des fleurs sauvages?
Les insectes pollinisateurs sont essentiels à notre environnement ainsi qu’à certaines cultures. Or, ils subissent partout un déclin, particulièrement en Europe. En Wallonie, parmi un total de 347 espèces d’abeilles et bourdons connus, plus de la moitié sont rares, en très forte régression, voire même totalement disparues du pays*. On constate aussi, depuis 1999, un dépérissement de nombreuses ruches. Pour la moitié des cas, c’est à la mort de la ruche entière que l’apiculteur impuissant assiste. Les causes en sont encore mal connues et elles sont sans doute similaires à celles qui provoquent la disparition des abeilles sauvages. La situation actuelle de nos pollinisateurs est jugée très préoccupante, tant pour la survie à long terme de l’abeille domestique en Wallonie que pour celle de tous les pollinisateurs sauvages. Ce sont les abeilles sauvages qui compte le plus d’espèces protégées en Wallonie: 47 espèces contre 40 pour les papillons et 16 pour les guêpes. La moitié de nos espèces d’abeilles sauvages ont disparu ou sont en très forte régression en Belgique.
Les abeilles dépendent entièrement des fleurs pour leur alimentation Les adultes consomment du nectar et les larves, végétariennes, se nourrissent de pollen enrichi de nectar. La plupart des abeilles se nourrissent d’une grande variété de fleurs, certaines se limitent à des fleurs d’une même famille, d’autres encore, rares en Wallonie, ne se nourrissent que d’un seul genre ou d’une seule espèce. Leur choix est surtout spécifique lorsqu’il s’agit de trouver le pollen. Quoi qu’il en soit une abeille ne butinera que des fleurs d’une même espèce lors de sa sortie. Pour se maintenir dans un biotope et développer une population importante, une abeille doit y trouver, des sources de nourriture abondantes et de qualité. Les abeilles solitaires ne font pas de réserves de miel. Par contre, les pains de pollen qu'elles déposent dans leur nid contiennent parfois une grande part de nectar. Or, elles ont besoin d’une grande variété de fleurs… - La diversité végétale permet de rencontrer les besoins de chaque espèce d’abeille. Les plantes qu’elles pollinisent présentent des adaptations qui attirent les insectes : des pétales de couleur vive, des parfums, du nectar. Il existe une relation entre la longueur de la langue d’une abeille et la longueur des corolles visitées pour le nectar. Cette diversité de nourriture contribue aussi à la bonne santé des abeilles en améliorant leur système immunitaire. - Une floraison longue et abondante qui assure, au fil des saisons, un maximum de nourriture. - Des floraisons précoces et tardives : en fin d’été et à l’automne, les dernières floraisons apportent aux abeilles des réserves essentielles, riches en sucres et en protéines, pour passer la période hivernale.
Mais comme dans un cercle vicieux…
- La raréfaction de leurs ressources alimentaires (fleurs sauvages et cultivées) cause la disparition des insectes pollinisateurs
- La raréfaction des plantes à fleurs entraîne celle des insectes qui les pollinisent
- Le manque de pollinisateurs accentue davantage la raréfaction des plantes à fleurs…
Il y a quelques années, le gouvernement wallon a établi 6 causes principales au déclin des populations d’abeilles :
- La raréfaction des cultures de légumineuses
- La raréfaction et l’isolement des milieux sauvages
- L’entretien exagéré des bords de route, des terrains vagues, des talus…
- L’utilisation des insecticides
- La disparition des fleurs des champs
- La disparition des fleurs dans les prairies
Il énonce donc des Méthodes agri-environnementales favorables (MAE) aux insectes butineurs
- Conserver des habitats - les éléments du réseau écologique et du paysage - les prairies naturelles - les prairies de haute valeur biologique (prairie calcaire, prairie humide…)
- Créer des habitats fleuris - des bordures herbeuses extensives (tournières enherbées, bandes de prairies extensives en bordure de cours d'eau ou de réserve naturelle) - couverture hivernale du sol avant culture de printemps - bandes de parcelles aménagées (accueil faune et flore, lutte contre l'érosion, bandes fleuries, de messicoles)